lundi 16 juillet 2012

Toile vierge.

Le passé n'existe pas chez nous. Le passé d'avant nous.

Une grosse boîte de photo pour moi. Une guitare rouge pour lui. Un meuble ou deux.

Tout ce que nous possédons s'est construit avec nous.

Quand j'ai connu Marcello il vivait du strict minimum. Un lit, un meuble en bois où il rangeait ses vêtement et sa boîte à souvenir (une roche, une photo de Bruni Surin (!!!), des tickets de bus de son grand-papa chauffeur à la STM).

Moi j'avais peu de meubles mais des cartons de souvenirs, lettres d'anciens amoureux, photomatons, correspondance avec les copines dans la classe de physique sec.2, un journal en cuir violacé.

J'ai gardé une lettre seulement. Écrit par mon premier amoureux après notre séparation. Étudiant en Histoire à l'époque il l'avait truffé de références historiques. Elle me fait rire cette lettre malgré sa gravité en je n'en ai que plus de tendresse pour mon bon ami anciennement grand-amour-d'adolescence.

Les photos, basta. On s'est reconstruit un musé du photomaton.

Puis mon vieux journal. Je ne suis pas certaine d'où il est. Il fera sans doute le bonheur d'une petite gardienne trop curieuse et bien fouineuse un soir où nous irons souper tard-tard en semaine.

Je regarde ce qui m'entoure et tout respire le 'nous' , en commençant par notre enfant, notre de plus en plus 'il-vous-ressemble-aux-2' Victor.

Les films, les plantes, la literie, la collection de bouteilles.

Nous n'avions pas grand chose, que de s'offrir à l'autre. Alors nous avons vécu de notre chaleur et de nos peaux pendant un moment. Et quand on n'a plus eu peur, quand on a su que c'était NOUS notre avenir, alors nous avions une toile vierge pour y dessiner notre quotidien.

Une toile vierge que nous continuons d’embellir tous matins où l'on se réveille nez contre nez dans nos draps couleur soleil.

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