mardi 27 novembre 2012

Bien mieux

Le jour où je suis morte
Doucement
Comme les plumes d'une bataille d'oreillers

Le jour où je suis morte
À répétition
Comme les ricochets d'un galet sur l'eau

Le jour où je suis morte
En silence
Comme une pensée qui s'éssouffle

Le jour où je suis morte
De toi
Pour mieux m'ouvrir à l'autre

Le jour où je suis morte
Je suis née ailleurs
Bien mieux

vendredi 23 novembre 2012

Ça donne envie de sacrer de bonheur

Je vous vois en reflet dans les boules du sapin
Je vous vois comme un rêve
Un peu fou, un peu floue

Je m'éveille encore souvent incertaine de ma propre vie
Comme si tout était parfois trop beau pour exister le jour


Mais une petite voix qui m'appelle par mon nouveau nom
Ton corps invariablement à ma gauche
Tourné vers moi
Vous m'appelez, me réalisez

Je suis clichée, je me pince
Je termine un verre de blanc
Tu lis par-dessus mon épaule
J'entends mon petit nom : Maman

Ça donne envie de sacrer de bonheur

lundi 19 novembre 2012

Guillaume

Il y a une boîte en bois
pleine de souvenirs dépareillés
j'aurais tellement voulu y garder ta voix, tes yeux bleus
je ne dois pas trop y penser

Mon grand-papa est mort il y a un an aujourd'hui. Je fais encore, toujours les choses en l'ayant en tête. Pas celui des derniers moments, celui d'avant, celui avec qui je parlais des heures. 
Il me manque.
C'est tout.
Sa photo sur mon frigo à qui je donne un bisou tous les matins.

lundi 12 novembre 2012

J'oublie

J'oublie de me regarder dans le miroir
et un jour mon visage me surprend
je me fais peur dans le noir
j'ai une trouille bleue de mes yeux la nuit

Mon plancher fait des bruits de films noirs
le bois respire
je palpite
ça se débat de tout mon intérieur

Tu t'approches doucement
pour ne pas me surprendre
ne pas faire sursauter mon corps en peur
tu sais prendre soin de mes faiblesses

Ta main et sa grosseur de mon sein
ta main juste un peu rugueuse de joueur de tambour
ta main chaude sauf une parcelle
celle où l'anneau toujours froid me rappelle ta promesse

J'oublie de me regarder dans le miroir
je m'abandonne à la devinette de tes doigts sur mon corps


samedi 10 novembre 2012

Je paradoxise

Je suis en porcelaine et en frickles
d'Europe et d'Amérique
de chaud et de froid


J'ai les cheveux en Clémentine
délavés et fous comme le film
j'ai une bouche à la menthe et au miel
je suis sucrée et acide

J'ai des doigts de piano
qui font CLAC et qui caressent
je suis forte et fragile

Je suis longue et ronde
je suis de rhum et de vin
je suis de modération et de démesure

Je paradoxise

mardi 6 novembre 2012

Faire semblant

J'ai les yeux en allumettes
pour mettre le feu au jour qui se couche
trop tôt
trop froid

Y'a un arbre qui fait semblant d'être mort
comme quand mon fils fait semblant qu'il dort
je lui promet que l'été reviendra
à mon fils, rien, je le regarde

 
Toi tu ne fais jamais semblant
tu l'as trop fait avant
alors tu dors pour de vrai
sur mes cuisses chaudes et lisses


Baby it's cold outside

Baby it's cold outside
tu as laissé un billet sur l'oreiller
je remonte la couverte
car j'ai confiance en tes mots

Baby it's cold outside
j'enfile des bas de laine
sur mes pieds et ses petits siens
des jeux de buée dans la vitre

Baby it's cold outside
j'ai des flocons sur mes doigts de pied
mais le ciel ne nous en donne toujours pas
juste un soleil froid

Baby it's cold outside
alors je te réchaufferai
ton nez, tes doigts, ton corps en entier
dès le pas de la porte traversé

Baby it's cold outside
mais on s'en fout
je vous tricoterai les foulards les plus chauds
avec de la laine douce
comme si mes mains vous réchauffaient
toujours